Wilpena Pound Resort Part 2… a place feeling like home!

Publié le par François Frou dit

Voyager offre un sentiment de liberté absolue, allant de découvertes en découvertes mais qui peut entraîner un réel manque de stabilité, surtout lorsque l’on est en autonomie.  Il est parfois bon de s’arrêter, de se poser quelque part et de regarder en arrière, son parcours afin de mieux appréhender la suite.  Cette place, en ce qui me concerne, s’appelle définitivement Wilpena Pound Resort. Un job aussi intéressant et diversifié que stable, un environnement familier dans lequel j’ai creusé mon trou et pris mes marques, une équipe soudée jouant le rôle d’une seconde famille. Mon premier sentiment de « se sentir chez soi et de retour à une vie normale» depuis que j’ai atterrit à l’autre bout du monde. Cela fait du bien !


C’est donc 5 nouvelles semaines qui viennent de s’achever durant lesquels j’ai appris les ficelles du métier de Ground Force. Et l’apprentissage est loin d’être fini devant la masse de connaissance et compétence à acquérir !

 

D’ailleurs, trois mois ne suffiront pas mais permettent de tout de même un bel aperçu! Explications :


Ground Force dans le milieu de l’hospitalité est ce que le Ranger est au Parc National : assurer la prévention, la sécurité, le bon fonctionnement et le ravitaillement du resort, des clients et du personnel. Ce type de job se rencontre uniquement dans l’Outback, là où les resorts, isolés de la société, ne peuvent compter sur les services publics et de consommation tels que la police, professionnels du bâtiment, entretiens, apport énergie, magasins…
Le Ground Force tente de palier à ce manque et à pour charge :
-    de garantir les besoins en énergie et en eau. Techniquement (oula !, préparez vous, je vais envoyer du lourd), pour Wilpena, l’électricité est produite par une centrale de 70 panneaux solaires couplés à trois générateurs diesel fonctionnant en alternance, la priorité étant donné à l’énergie solaire et les générateurs prenant le relais et l’appui en cas de surdemande d’énergie (hybrid process). Le GF s’occupe de contrôler et de s’assurer du bon fonctionnement de l’installation : S’assurer de la bonne tenue des courbes de puissances des 7 séries de 10 panneaux solaires et des trois générateurs via une version Australienne du LEAP (Long-range Energy Alternatives Planning) system ! Sinon, quelques maintenances sur les générateurs et les convertisseurs AC/DC ( nearly as much fun as the legendary Rock’n’roll band) complète le tableau and that’s all about the power ! Pour la flotte, elle provient d’une source située en amont et acheminée via un système de pipeline et de trois pompes fonctionnant en « 2/3 » (toujours au moins deux en marche). Le GF, au niveau du « filter control stage », doit effectuer une batterie de tests et contrôles (acidité, conductivité, teneur en solvant…) et ajuster les doses des différents additifs (caustique, chlorine, électrolyte…) pour garder une qualité d’eau  selon le cahier des charges.

Fichtre ! La messe est dite ! Désolé pour les « non techniques d’entre vous, mais putain ça fait du bien de se remémorer quelques bons vieux restes de ma formation ! Ainsi, c’était pour la partie Ingénieur et donc celle où je me sens le plus à l’aise !


A côté de ça, le GF s’occupe donc de la sécurité et du respect des règles : limitation à 15 km/h à l’intérieur du resort et du camping, la possession de l’autorisation d’entrée pour tout véhicule à l’intérieur du domaine, l’interdiction des feux de camps etc… et donc ce qui entraîne, en conséquence… des répressions. Je me marre… You get it ? No ? Imaginez une famille de pur Australiens de l’Outback installés dans le camping avec grosse caravane, gros 4x4 mais… n’ayant pas le nécessaire permis d’entrée. Et c’est là où j’entre en scène débarquant avec mon UTE (ce que vous appelez un pick up ;) ), muni d’un énorme « bull bar » (sorte de par choc démoniaque pour dégommer les kangourou traversant les routes parfois (et oui, triste à dire, mais c’est lui ou vous !!)) son petit chapeau d’apprenti pseudo cow boy, et commence à sermonner le père de famille et le prier d’en chercher un (permis d'entree) à l’accueil du parc, et tout ça avec un jolie petit accent bien de chez nous… Et donc, quand je dis marrant, c’est surtout de voir la tête des Australiens lorsqu’ils se demandent ce qu’un petit Français jouant les petits policiers-rangers vient foutre au milieu de l’Outback. Je les comprends, moi-même je me demande parfois!


Pour finir court, le GF c’est aussi faire du jardinage, du nettoyage, ramasser les poubelles, écarter les kangourou qui peuvent devenir agressifs (great fun mais attention il y a une technique dont je épargnerai l’explication au risque d’écrire 3 pages supplémentaires) et les émeus (souvenez-vous, sortes d’autruches complètement débiles), réparer des objets en tout genre (pommeau de douche, climatiseur, porte… l’occasion de renouer avec quelques vieilles connaissances comme le soudage MIG (rappelez-vous les ICAM les légendaires cours de SORBEEK et sa minette qui mouille)), organiser et accompagner les arrivées des bus de touristes, gérer et décharger les arrivée de stock en nourriture, bois, gaz… Un peu de tout donc, pourvu que ce soit la plupart du temps en pleine air !

 

L’équipe est donc de 3 GF : moi, Bernie et Mark et tourne sur les différentes tâches suivant un planning bien établi et les différentes demandes inattendues (ou pas) du resort. Et pour finir, la communication est établi par contact radio ce qui, d’ailleurs, a constitué pour moi l’ultime vérification de mon niveau d’anglais : comprendre Bernie et son accent « slang » à couper au couteau dans un langage parfois rapide et technique et à travers un talkie merdique et grésillant ! Done ! Haha! Un de objectifs que j’étais venu chercher en Australie est définitivement atteint !


Pour le reste des jobs, j’ai toujours quelques heures dans le restaurant, au bar ou en housekeeping lorsque c’est vraiment bondé, prolongeant les journées de travail à plus de 13 heures parfois mais toujours avec un réel fun !
Pour ce qui est des anecdotes, je vous laisse le soin aux photos de vous les raconter !


Plus généralement, la haute saison est définitivement finie et l’arrivée de l’hiver se fait sentir avec déjà quelques gelées durant la nuit (bien que la température reste globalement chaude en journée). Déjà tant de pots de départ réduisant de presque de moitié les effectifs. Quelques australiens. Les coréens. Et hier, coup dur. Les deux personnes avec qui je m’étais le plus attaché. Marty, un australien de 23 ans chargé du bar avec qui j’ai passé des soirées mémorables a décidé de faire la même chose que moi : voyager, mais en Europe. Le rendez-vous est déjà pris… si je reviens… Et bien sûr, Fion, mon pote allemand qui met le cap sur la Chine et continue son aventure 1 année supplémentaire à travers l’Asie. 4 mois de voyage ensemble, des expériences de folies, un vrai soutient moral, un mec doté d’une personnalité parfois étrange mais incroyable ! Les au revoirs font mal. Les vies se croisent et tissent des liens qu’il faut, la plupart du temps, défaire : un des lourds tribus à payer lorsque l’on voyage.


Avec Nora, l’Hollandaise, nous sommes maintenant les derniers « étrangers ». Encore 3 semaines avant de laisser le resort, ce lieu magique autant par la cadre que par les gens qu’on y rencontre, ma maison de 3 mois, à son peuple d’origine. 3 semaines, donc, à tenir, à se détruire au boulot et à vivre à fond humainement pour, ensuite ne plus penser au mot « argent », mettre les voiles sur Perth (le Western Australia) et surtout retrouver la sensation libératrice de « reprendre la route ».


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